Tel fut le thème proposé aux candidats à l’élection municipale de Clermont Ferrand le 28 février dernier au Cinéma le RIO. C’est avec plaisir et intérêt pour le cinéma que Marie Christine Guillaumin, représentante de la liste conduite par Mireille Lacombe et a apporté sa vision du sujet.

 

Celle qui occupe la troisième place de la liste Divers Gauche (DVG), Citoyenne, Laïque et Républicaine a rappelé que le cinéma d’art et d’essai a été créé en 1920 par Louis Delluc pour projeter des films interdits par la censure à l’époque.

 

"Aujourd’hui ce cinéma reste l’alternative cinématographique à défendre dans une société où un ordre moral et une normalisation revient en force, a souligné Mme Guillaumin. Le droit à l’expression est un droit inaliénable. Le cinéma indépendant prend des risques, forme le sens artistique, met le spectateur dans la capacité à renouveler sa manière de penser. Dans ce sens, le RIO a démontré son utilité par son militantisme depuis de nombreuses années. Le problème que posent les multiplexes repose sur des choix économiques plus que culturels dans les grandes villes. Ils concernent le développement de zones commerciales et le cinéma est devenu, simplement, un moyen pour augmenter la chalandise".

 

Soutenir l’alternative cinématographique

 

Les distributeurs de films ont des stratégies et captent le cinéma d’art et essai et donc, le marché des salles indépendantes. Selon l’oratrice, ce maintien et le développement du RIO passera nécessairement par une mutualisation des moyens des collectivités territoriales pour l’allocation de ressources. Ainsi que par le maintien et le développement de l’éducation à l’image des enfants qui devra être développé sur des temps péri scolaires. Une démarche d’Education Populaire doit être affirmée en direction de tous les âges.

 

"Il ne nous semble pas pertinent de stigmatiser les jeunes qui fréquentent les multiplexes en mangeant des pop-corn, il ne faut pas oublier que l’accès à cette forme de consommation et de loisirs est pour certains une parenthèse de plaisir dans une vie fragilisée par la précarité. Le soutien de la municipalité devra porter sur l’évolution de ce cinéma vers une salle multi écran tout en maintenant sa présence dans un quartier populaire"

 

De son côté, Mireille Lacombe a souligné le rôle d'éducation populaire, du cinéma d'art et d'essai et la nécessité d'aider financièrement le Rio. Elle a appelé les collectivités à se mobiliser pour garder ouvert ce lieu où le rôle des salariés et la programmation ont été essentiels pour les gens des quartiers.

 

Témoignage : Bertrand Salvat, directeur de la campagne de Mireille Lacombe

 

"Cette intervention de Marie-Christine, en dehors de la prise de parole de Mireille Lacombe, était centrée sur le fond du sujet qu’elle connaît d’autant mieux qu’elle fréquente régulièrement la salle. Le ton de notre représentante sonnait juste, ce qui n’était pas le cas d’autres orateurs qui étaient "pour le Rio" sans manifestement en être des habitués"